Les microplastiques d’où viennent-elles ? Que peut-il être fait ?

Les microplastiques d’où viennent-elles ? Que peut-il être fait ?

| Auteur: Patrick Semadeni

Les photos des plages polluées sont omniprésentes. Or, non seulement de grands morceaux de plastique sont répandus dans l’environnement, de petits morceaux, appelés « les microplastiques », le sont tout autant.

Selon la définition généralement reconnue, nous entendons par « microplastiques » les particules de matière plastique d’un diamètre inférieur à 5 mm. Les particules ont été retrouvées dans les eaux et aussi à terre.

À quel point les microplastiques sont-ils dangereux ?

Les effets toxicologiques concrets relatifs aux matières plastiques répandues dans l’environnement sont connus très peu1. Les matières plastiques en elles-mêmes ne sont pas toxiques2, car, par exemple, des aliments en sont emballés et des implants sont fabriqués à partir d’eux. Une méta-étude internationale a constaté que ces petites particules ne sont très dangereuses pour les organismes aquatiques. En outre, des confusions avec les polymères solubles des gels douche et des shampoings sont possibles. De tels polymères solubles sont des micropolluants, comme les produits pharmaceutiques et les pesticides.2.

Néanmoins, ces particules sont indésirables dans la nature. 

Quelles sont les origines des microplastiques ?

Il existe deux types de microplastiques : Des particules ajoutées exprès à un produit, par exemple à une pâte dentifrice ou à une crème peeling et celles qui sont produites par l’usure ou la dégradation des morceaux de matière plastique plus grands.

Les deux principales sources de microplastiques sont la circulation routière et le lavage des textiles :

Ce que l’on appelle City Dust en constitue également une grande partie. Il comprend : l’abrasion des objets, comme les semelles de chaussures, les aménagements des appartements et des commerces, comme p. ex., les tapis, l’abrasion des pelouses synthétiques, l’érosion de la peinture des bâtiments, etc.

Ainsi, les microplastiques proviennent à peine des emballages en plastique utilisés quotidiennement, mais surtout la conduite automobile et le lavage des vêtements !

Articles en coton en alternative ?

L’on pourrait être tenté d’essayer d’exiger l’interdiction des fibres synthétiques de vêtements. Le coton représente également un matériau de remplacement. Toutefois, il ne faut pas oublier que le coton consomme beaucoup d’eau et attire les parasites. Cela demande de l’eau et des pesticides. Un seul T-shirt en coton de 250 g consomme en moyenne 2 495 litres d’eau !4 L’utilité écologique d’un renoncement aux fibres synthétiques est loin d’être prouvée. Mieux vaut veiller à ce que les fibres ne pénètrent pas dans les eaux usées. De préférence avec un filtre approprié dans la machine à laver ou un sac à filtre comme le Guppyfriend5. L’on peut se procurer ce produit dès à présent et faire immédiatement tarir cette source de microplastiques.

Marquer la résistance à l’abrasion des pneus de voiture !

En ce qui concerne la deuxième source la plus fréquente, l’abrasion des pneus, sont utiles les pneus qui durent plus longtemps et non seulement 20 000 kilomètres. Avec les revêtements de chaussée modernes, il est possible d’obtenir une nette réduction de l’abrasion, avec effet direct sur la quantité des microplastiques. Malheureusement, l’UE ne fait comprendre dans le marquage des pneus que les propriétés comme la résistance au roulement, l’adhérence sur sol mouillé et le bruit de roulement, selon le règlement sur le marquage (Règlement/CE/1222/2009). La résistance à l’abrasion, respectivement la performance de roulement, serait à ce propos un critère à évaluer.

Et qu’en est-il des produits cosmétiques ?

Selon l’opinion prédominante, les microplastiques proviennent des additifs aux produits cosmétiques et de soins corporels. Or, cette source ne représente que 1,7 %. Certains pays sont arrivés à l’interdiction de tels produits, comme par exemple l’Angleterre. D’autres pays, comme l’Italie ou la Nouvelle Zélande, prévoient de telles interdictions. En attendant, des alternatives plus respectueuses de l’environnement sont à la disposition de l’industrie cosmétique6.

Donc, l’industrie des matières plastiques ne doit-elle rien entreprendre ?

Si. La matière première vient sous forme de granulés, ce que l’on appelle « pellets », qui sont également considérés comme des microplastiques. En cas de maniement inapproprié (lors du remplissage des machines), les pellets tombés au sol ou par des écoulements peuvent parvenir dans l’environnement. PlasticsEurope Deutschland et le Verband Chemische Industrie d’Allemagne ont lancé l’initiative Zero Pellet Loss. Celui qui se rallie à cette initiative, prend des mesures pour empêcher toutes pertes de granulés. La quantité des pellets dans les eaux a diminué grâce au seul progrès technique et pour des raisons économiques. Différentes études l’attestent. 7

Il existe d’ores et déjà des possibilités techniques de réduire les microplastiques. Les fabricants des pneus ainsi que les fabricants des machines à laver et des stations de lavage sont sollicités.

 

Kunststoffe in der Umwelt. Mikro- und Makroplastik, Fraunhofer Institut für Umwelt, Sicherheits- und Energietechnik Umsicht, Oberhausen, Juni 2018

Plastik ist ein Medienhype, Prof. Dr. Bernhard Wehrli (ETHZ), in Luzerner Zeitung, 03.07.2018

Boucher/Friot, Primary Microplastics in the Oceans: a Global Evaluation of Sources, International Union for Conservation of Nature IUCN, Gland, 2017

Water Footprint Network, Enschede, 2018 (Website)

www.guppyfriend.com

Scientists have invented environmentally friendly microbeads, BBC, London, 2017

Ryan et al., Monitoring the abundance of plasticdebris in the marine environment, 2009

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